Samedi 4 mai
DÉRIVE
Je n’ouvrirai pas la porte d’écume
Qui scelle les creux bariolés de la mer
Ni les dunes bourdonnantes
Le soleil navigue dans les ramures méduse perdue
Une main se tapit dans l’ombre de mon bras
Ma voix frôle des voix têtues
C’est l’écorce de l’eau qui m’emprisonne
Toutes ses clés rouillées qui ferment ma gorge
Tous ses goémons sur le cœur
Pour me sauver
Je retranche mon enfance de ma vie
Mes premiers pas brodés d’herbe
Mes jeux dociles
Je vis avec lenteur.
René Guy Cadou